jeudi 11 novembre 2010

Mais dans quelle galère est-il donc allé se fourrer ?

Pour mon premier post sur cet honorable blog partagé avec mes illustres camarades, j'aimerais vous parler du festival des Utopiales qui a justement débuté hier et qui se clôturera dimanche prochain.

Si le plus grand des festivals français sur la culture de l'Imaginaire doit être le reflet de la santé du genre, force est de constater que la bête n'est pas vaillante. Développons donc ce propos délibérément provocateur.

Tout d'abord le thème du salon, puisque thème il y a tous les ans. Cette année nos organisateurs nantais nous ont concocté un thème fort original pour un festival de science-fiction puisque celui-ci est... Frontières. Ha ouais quand même ! Frontières, ils sont allés le chercher loin ce thème. A ce point de manque d'originalité, je leur suggère pour l'année prochaine de pousser encore plus loin dans le jusqu'au boutisme en prenant par exemple Futurs, Sciences, Rêves ou Conquêtes. Tout cela bien sûr avec des s pluriels pour bien montrer qu'on ne rigole pas. Bravo donc pour un thème aussi original.

Il est clair qu'on a sorti cette année les marronniers avec un mois d'avance. Que dire des conférences ? Irons nous visiter les étoiles ? Putain c'est original ça ! Littérature adulte et littérature jeunesse : quelles frontières ? Ha ben, exactement le même sujet qu'il y a 6 ans avec Fabrice Colin (excellent d'ailleurs). Frontières et Spiritualité. Il fallait bien trouver un thème pour laisser Bordage s'exprimer sur son (unique ?) sujet préféré. Je ne vais pas vous les faire toutes, ce qu'il y a de bien avec Frontières c'est qu'on peut vraiment tout y coller.

Ensuite les invités. Car les Utopiales n'existeraient pas sans ses invités, ses conférences et ses dédicaces. On va aux Utopiales pour se montrer et parler business. Alors qu'un seul représentant de collection était présent au dernier Festival français de SF (Mnémos pour ne pas le citer), il est difficile de les rater aux Utos.
Enfin bref, parlons donc des invités. Cette année l'invité vedette sera... Bernard Werber, l'homme aux fourmis. Celui-là même qui expliquait il y a deux ans sur France-Inter qu'il n'écrivait pas de la Science-Fiction. Pour une fois j'étais d'accord avec lui. Non, sérieux, Werber c'est pas franchement mauvais, c'est juste sans intérêt, au même titre que du Musso, Sardou ou Jacq. Par contre ça vend un max, beaucoup plus que du Noirez ou du Bordage. L'avantage c'est que ce n'est pas compliqué à lire.
Enfin, c'est quand même mieux que d'inviter comme l'année dernière (ou l'année d'avant, à moins qu'ils viennent tous les ans) les frères Bogdanoff. Ils doivent être trop occupés cette année à crier à l'infamie et dénoncer la diaspora exercée par l'infâme et obscurantiste CNRS à leur encontre. Ha non ! On me dit que finalement ils ont réussi à en inviter un sur deux ! Ils sont vraiment trop forts cette année.

Enfin, last but not least, les prix littéraires. Cette année il n'y aura pas de remise du Grand Prix de l'Imaginaire puisqu'ils l'ont décalée en fin d'année. Aucun regret à avoir de ce côté là, puisque chaque année nous avions quasiment tout le temps exactement les mêmes nominés au GPI et au Prix Européen Utopiales Pays de la Loire. Encore un beau reflet de la production francophone du genre. Cette année donc, ont été sélectionnés au Prix Utos, Cygnis de Gessler, Le Filet d'Indra de Aguilera, Tancrède de Bellagamba, Les Démons de Paris de Depotte et Ordre Noir de Héliot. Non mais sérieux, what the fuck ? Qu'est-ce que vient foutre Cygnis dans une sélection de prix littéraire ? Ce livre n'est pas bon, l'auteur se tripatouille la nouille au fil des pages en nous montrant combien il a du style. Sauf que c'est chiant. De même Le Filet d'Indra, au risque de me faire assommer par mon collègue Big Luna, n'a rien a faire dans cette sélection. Le livre est honnête mais pas au point de figurer parmi les nominés d'un prix littéraire de cet envergure. Les autres je ne les connais pas, bien qu'on m'ait dit du bien de celui de Bellagamba. Si la qualité de la production littéraire de cette année est à l'image de cette sélection, pauvre de nous !

Pour toutes ces raisons, je n'irai donc pas cette année aux festival des Utopiales. Je préfère réserver mes voyages pour des salons plus intimistes comme Sèvres ou Les Imaginales. De toute façon, ils annoncent de la pluie.

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