samedi 21 mai 2011

[Autopromotion] Anthologie Muséums

Ce blog devient un vrai repère de pubards, on va bientôt se croire sur TF1...
Alors, après L'ardoise magique, après les galipettes philippines de Big Luna, chers téléspectateu... heu, pardon, chers lecteurs, votre temps de cerveau disponible est requis pour jeter un œil sur la nouvelle anthologie publiée par Malpertuis et dirigée par Christophe Thill, Muséums.
Regroupant 34 nouvelles (dont certaines signées par des noms connus comme Gudulle ou Fabien Clavel, entre autres) relevant pour l'essentiel du fantastique (mais pas que... pour ma part, je suis resté fidèle à la SF), ce livre sortira fin mai à l'occasion des Imaginales.
La couverture est de Mandy et pour les détails, ça se trouve sur le site de l'éditeur.

mercredi 18 mai 2011

Peter Watts, ou l’échec (brillant) de la science-fiction

Je viens de finir Vision aveugle, de Peter Watts. Un roman de très bon niveau, qui, sous prétexte de raconter une nième variation de la rencontre entre les Terriens et une intelligence extra-terrestre (certes plus originale que les ET traditionnels, grâce à la grande culture de l’auteur en matière de biologie), traite de l’évolution et du rôle de la conscience dans l’aptitude des humains à s’adapter à leur milieu.
Si on peut reprocher à Watts une certaine tendance à compliquer inutilement le fil de son récit (chronologie décousue, présentation tout d’abord absconse de concepts qui s’éclairent ensuite...), le roman n’en reste pas moins une brillante stimulation intellectuelle, de part les idées originales qu’il brasse et par l’intrication riche et rigoureuse d’éléments scientifiques de pointe avec la trame même de l’intrigue. Je ne détaille pas plus et renvoie ceux qui veulent plus d’information à sa fiche NooSFère (d’autant plus intéressante que les critiques qu’elle comporte font une analyse radicalement opposée à la mienne, j’y reviendrais).

Cependant, en arrivant au terme du livre, l’impression générale qui ressort de cette lecture est, paradoxalement, celle de l’échec de la science-fiction. Suite au récit et aux maintenant incontournables remerciements de l’auteur (à son éditeur, ses amis, ses relecteurs, on s’étonne presque de ne pas y voir figurer la femme de ménage et le papetier du quartier...), Peter Watts donne de nombreuses explications sur les concepts de physique, de biologie et de psychologie brassés tout au long du roman, références à des articles universitaires dans des revues spécialisés à l’appui.
Ainsi l’auteur reconnaît-il lui-même son incapacité à provoquer la suspension of disbielief puisqu’il ressent le besoin de justifier a posteriori que ses «inventions» les plus audacieuses ne relèvent pas d’une science fictive, mais bien de faits déjà avérées par l’Académie. Et ces justifications sont en effet nécessaires, tant l’amoncellement de choses «incroyables» font régulièrement décrocher le lecteur : des vampires aux commandes d’un vaisseau spatial, l’utilisation de visages torturés pour représenter des statistiques, le recours à des psychopathes pour constituer un équipage d’élite post-humain (les membres du Thésée constituent un véritable freak show qui agace le lecteur par cet effet d’accumulation)... Bref, ce n’est que dans la lecture de la postface qu’on retombe dans une rationalité familière et qu’on accepte, enfin, de suspendre son incrédulité, puisque même la Faculté nous certifie que tout cela est plausible. On ressort de cette lecture tout surpris d’avoir pris plus de plaisir et d’intérêt à la postface qu’au roman lui-même.

Dans Vision aveugle, Peter Watts n’est pas un auteur de science-fiction. C’est un scientifique extrêmement pointu et cultivé, doublé d’un très bon vulgarisateur.

Une remarque en passant : j’ai renvoyé le lecteur aux critiques écrites par Pascal Patoz, pour NooSFère, et par Patrick Imbert dans Bifrost numéro 54. Je dois ajouter ici que l’une des remarques de ce dernier m’a un peu scié (j’allais écrire «agacé», mais après tout, chacun est libre de définir la science-fiction comme il l’entend...) : la complexité du roman, que je regrettais plus haut, lui apparaît, à lui, comme une qualité. Ainsi justifie-t-il le plaisir qu’il a à ne rien paner : « même absence d'explications dans le contexte quotidien (quel roman de littérature contemporaine explique le fonctionnement d'un robinet ? Pourquoi la S-F devrait-elle justifier ses choix technologiques ? ».
 
Les bras m’en tombent, comme on dit du côté de Milo. Pourquoi la SF le devrait-elle ? Mais parce que, justement, c’est de la SF.
Et ce n’est pas moi qui élucubre ça ; d’autres gens, plus cultivés et plus intelligents que moi l’expliquent très bien, comme Claude Ecken, dans un passionnant article publié dans Bifrost (oui, le même) et repris sur le site web de la revue. Citons le maître : « En S-F, il convient de prendre le lecteur par la main et de patiemment lui expliquer les règles et les lois de ce nouveau monde. Affirmons-le clairement : prendre par la main le lecteur l’empêche surtout de se barrer ! Un auteur de littérature générale ne connaît pas ce problème.»
M’enfin, bon, qu’on puisse préférer un récit abscons à une explication claire et compréhensible ne devrait pas m’étonner plus que ça. Il paraît que la fantasy se vend très bien de nos jours...

mardi 10 mai 2011

Tous au forum des associations d'Issoire le 28 mai !

Vu que tout le monde fait son auto-promotion sur ce blog, il n'y a pas de raison que je n'en fasse pas de même. Bon, moi ce sera nettement moins intello, forcément.

Je viens d'apprendre ce matin que j'étais collé pour faire une démonstration de Kali Escrima lors du prochain forum des associations de la ville d'Issoire, qui aura lieu le 28 mai après-midi, je ne sais pas encore où.

Si j'ai bien compris, on m'a demandé de préparer une démo sabre, simple bâton, double bâton, et un combat souple en armure. Le tout devant assez péter pour intéresser le public mais sans faire un truc trop pêchu pour éviter de lui faire peur (du coup on m'a demandé de ne pas utiliser de couteau). Sympa comme cahier des charges. Et j'ai deux semaines pour préparer tout ça...

Donc, si vous êtes du coin, ça peut être une bonne occasion de découvrir ce que les associations et clubs de votre région peuvent vous proposer. Et si vous me croisez, je serai franchement ravi de vous revoir et discuter avec vous.

dimanche 8 mai 2011

Pourquoi devenir libraire ?

Je suis très étonné par le nombre de personnes qui m'adressent des courriers à la recherche de conseils pour monter leur librairie. Finalement peut-être que la petite librairie de quartier n'est pas morte. Ce dont je doute.

Enfin bref (comme dirait Mélanie Fazi), la première question à se poser avant de concevoir un quelconque projet de vie est, à mon avis, de se demander pourquoi on veut le faire. D'où vient donc cette énergie qui nous fait rêver, qui nous porte et nous amène à réaliser des choses que l'on pensait irréalisables ?

L'erreur la plus fréquente est de se dire que l'on veut devenir libraire parce qu'on aime la lecture. Il faut vraiment prendre conscience qu'un libraire ne lit pas forcément plus qu'un lecteur "amateur". Comme tout un chacun, nous n'avons pas le temps de lire au boulot (comme vous, non ?), et le soir nous avons une vie familiale et, pour quelques uns d'entre nous, des loisirs en dehors de la lecture. Hé oui, le libraire n'est pas autiste, il a aussi une vie en dehors de sa librairie. Donc, si vous adorez lire, choisissez plutôt un boulot qui vous permet de sortir à 17h, avec plein de RTT. Je vous assure que vous lirez beaucoup plus qu'un libraire.

Revers de la médaille, le librairie a plus de choix de lectures mais lit rarement ce qu'il aime. Je ne le dirai jamais assez, le libraire est avant tout un entrepreneur. Ce n'est pas un intellectuel, ce n'est pas un philosophe, c'est quelqu'un qui vit uniquement de ses ventes. Il a donc intérêt de vendre beaucoup et comme chacun sait, qualité et quantité ne font que rarement bon ménage. Personnellement je n'ai jamais vendu de Werber, mais d'un autre côté je n'ai jamais été riche. 
Tout ça pour dire qu'à force de se forcer à lire de trucs qui ne correspondent pas à ses envies, on arrive facilement à se dégoûter de la lecture. Sacré paradoxe n'est-ce pas ? D'un autre côté on peut tomber sur de belles surprises.

Une autre raison serait de devenir libraire pour partager sa passion. Là, je dis ok, c'est peut-être même la seule raison valable. Ok à condition d'avoir une autre source de revenus car l'idée est noble mais pas forcément lucrative. Je vous le répète encore une fois, on vit une passion mais avant tout on travaille pour vivre, pour manger et faire manger ses enfants.
Sachez toutefois qu'il est tout à fait possible de partager sa passion en devenant bibliothécaire bénévole (quoique j'ai l'impression que c'est de plus en plus difficile), ou critique d'un journal ou d'un webzine.

Etre libraire permet de rencontrer ses auteurs préférés. C'est pas totalement faux. Sachez toutefois qu'avec les salons il est tout à fait possible de rencontrer les auteurs pour peu que ceux-ci ne soient pas des gros cons (mais oui, il y en a !). Etre libraire vous permettra peut-être d'avoir une autre relation que la plupart des autres gens. On va dire que cela facilite le contact. Maintenant il ne faut pas se faire d'illusions : j'arrive à reconnaître les auteurs qui sont réellement contents de me voir et ceux qui se sentent obligés de faire de la public relation. Nous sommes encore une fois dans une relation commerciale.

Maintenant, on n'est pas obligé d'ouvrir sa librairie pour être libraire. Autant laisser aux autres le soin de prendre des risques (et de retirer des bénéfices quand il y en a).
La question qu'il faut alors se poser est : quel sera le périmètre de ma fonction ? Nous sommes d'accord, le côté le plus gratifiant du métier est la relation clients. Il est donc primordial de s'assurer que vous aurez le loisir de l'assurer.
Si votre boulot se résume à mettre en rayon les bouquins sortis des cartons et à renseigner les clients sur l'endroit où se trouve l'ouvrage recherché, honnêtement nous sommes loin de l'idéal recherché et la frustration, suivie tôt ou tard de l'agressivité, ne tardera pas à se pointer.

Aimer la lecture et les auteurs ne suffit pas pour devenir libraire. Je suis persuadé que mon ami JFS lit plus que moi et connait mieux le milieu interlope que moi alors qu'il est fonctionnaire (comme je vous le disais, il faut disposer de beaucoup de temps libre). Des fois je l'envie, car il lit uniquement pour le plaisir sans penser à marges et retours.

Réfléchissez à vos motivations profondes avant de vous engager, car après il est très difficile de faire marche arrière. Mais nous en reparlerons plus tard.

vendredi 6 mai 2011

Le Prince Miiaou, un petit chat à découvrir

J'en avais déjà un peu entendu parler il y a quelques temps, mais c'est en écoutant un interview sur France-Inter mardi dernier que je suis tombé définitivement sous le charme. Le charme d'un chanteuse timide, sensible, modeste, avec un talent fou. Du coup, je me suis acheté son dernier album hier. Honnêtement, c'était par pure curiosité. 15€ dépensé parce qu'une fille m'avait touché à la radio : putain, moi chuis le dernier des romantiques, un vrai Capulet Junior.

Verdict : c'est bien. C'est même très bien, avec un petit côté à la PJ Harvey que j'aime bien. A moins que ce soit des résonances à la Radiohead, un petit truc expérimental, très approximatif, qui touche par le fait qu'on frôle à tout moment la catastrophe.

Mais chuuut, je vous laisse découvrir cette artiste.




Je pense que mon prochain article s'intitulera "Il-y-a-t-il une vie possible après une vie de libraire ?". En fait, tout dépend de ce que l'on veut faire de sa vie. A très bientôt, je vous prépare ça.

En bref : Janus

J'ai lu le dernier roman d'Alastair Reynolds paru en français. Ce Janus ne m'a qu'à moitié convaincu... J'explique ici pourquoi.
Je termine ma critique en laissant entendre que, malgré ses défauts, ce roman mériterait bien une suite. Je viens d'aller voir sur le site de l'auteur : une telle suite est effectivement envisagée (voir la FAQ).
Janus et Epimetheus - (c) NASA.

dimanche 1 mai 2011

Publicité : l'ardoise magique

On me signale le lancement d'une souscription pour le premier roman d'Anne Lanièce, L'ardoise magique, édité par Bernard Henninger au Soufflerêve. Je retransmets l'information d'autant plus volontiers que, primo, Anne m'est éminemment sympathique ; secundo, j'ai pu lire le premier jet de son manuscrit : L'ardoise magique est un roman passionnant construit sur une idée qu'on peut au minimum qualifier d'originale et stimulante pour l'esprit.

 

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