Cela faisait un long moment que je n’avais plus vraiment suivi ce qui sortait en BD. Mais à force de trainer dans les bibliothèques de la ville de Paris, un vieil atavisme a fini par m'attirer vers les bacs remplis d’albums. Piochant un peu au hasard, j’ai fini par «découvrir» deux séries steampunk qui, chacune dans leur genre, valent le coup d’œil (je mets le verbe découvrir entre guillemets, parce que si ça a bien été une découverte pour moi, il s’agit de séries commencées depuis plusieurs années dans des collections grand public, toutes deux chez Delcourt, donc inutile de s’attendre à des révélations fracassantes ici).
(Source : BDgest.com ; (c) Delcourt) |
Hauteville House est une série de Duval (à qui l’on doit le très bon cyberpunk Carmen McCallum, par exemple) dessinée par Gioux. Le dessin est classique, rien de génial mais tout à fait convenable. L’histoire prend un certain plaisir à passer par toutes les figures imposées du Steampunk : évocation de héros du XIXème siècle (en tête, le Gavroche des Misérables) et de leurs auteurs (comme le titre l’indique, l’ombre du reclus de Guernesey plane sur le scénario), clins d’œil à Jules Verne (le Nautilus est de la partie), grosses machines à vapeur, mélange de la grande Histoire avec des anecdotes ésotériques...
Principale originalité de cette série : au lieu de se concentrer sur les événements de l’Europe, elle a pour cadre la guerre de Sécession, l’expédition du Mexique de Napoléon III, la Nouvelle-Calédonie... L’histoire est bien rythmée, avec son lot de scènes d’action, de rebondissements, de trahisons, de machines infernales...
(Source : BDNews ; (c) Delcourt) |
Beaucoup plus sombre, la série Les Sentinelles est scénarisée par Xavier Dorison, dont j’avais beaucoup aimé Le troisième testament. Elle se déroule durant la première guerre mondiale et raconte les peu reluisantes manœuvres de l’armée française pour acquérir une technologie révolutionnaire qui lui permet de se doter d’une unité de proto-cyborgs. Le héros, un scientifique antimilitariste piégé par un état-major sans scrupules et une sorte de docteur Folamour sadique, se retrouve lui-même dans le rôle de l’une des Sentinelles et doit assumer son rôle de super-héros et de soutien du moral des troupes.
De façon étonnante, le dessin (dû à Enrique Breccia, que je découvre ici) fait ressortir le côté tragique de l’histoire en recourant à des couleurs très douces, des fonds superbes en aquarelles et l’utilisation rare et pertinente d’images d’époque.
2 commentaires:
Je connaissais Hauteville House, mais je trouve à cette honnête série un petit côté 'La Lune Seule le Sait' anti-napoléonnien un peu trop prononcé à mon goût...
Il y a en effet une forte ressemblance entre cette série et le roman de Johan Helliot. Les fans de l'un apprécieront l'autre (et il est vrai, pour l'une comme pour l'autre, que Badinguet n'y est pas présenté sous son meilleur jour...)
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